La BA 123 Orléans-Bricy est le berceau de nombreux escadrons de renom. Aujourd’hui nous nous intéressons à l’Escadron de transport 1/61 Touraine, élément clef des actions opérationnelles de l’armée de l’Air et de l’Espace opérant près de 360 vols par an pour des missions de projections de personnels et de matériel aux quatre « coins » du globe.

touraine3En 2022 l’ET 1/61 fêtera ses 78 ans. Presque 8 décennies chargées d’histoire avec des traditions fortes grâce à son héritage issu de la seconde guerre mondiale et à ses escadrilles datant de la Grande guerre. L’ET 1/61 c’est aussi une succession d’aéronefs mythiques : Dakota, Noratlas, Transall.

L’escadron a su évoluer avec son temps. A l’heure de la montée en puissance du transport aérien, les vols s’effectuent désormais en A400M Atlas, fleuron de l’aviation de transport militaire moderne. Cet aéronef très récent peut atteindre des sommets et effectuer un vol de 4 500 km chargé de 37 tonnes de fret ou encore parcourir jusqu’à 8 900 km à vide avec une vitesse de croisière de 833 km/heure. Véritable condensé technologique, sa polyvalence et sa maniabilité impressionnante en font un incontournable du transport militaire, que ce soit en conditions classiques ou tactiques.

 

Polyvalence et capacités remarquables : des missions toujours plus nombreuses.

Qui dit polyvalence dit larges gammes de missions. Compte-tenu de la cadence effrénée des vols, l’escadron fait appel à trois réservistes afin de renforcer les effectifs : deux anciens d’active et un ab initio (réserviste sans passé militaire d'active). Les premiers sont un pilote et un ancien mécanicien navigant qui opère maintenant à la Section d’activité aérienne (SAA) et le dernier effectue des gardes SECPRO (sécurité et protection) au nom du Touraine et renforce l’équipe de gestion du personnel.

« C’est agréable de pouvoir diluer la charge de travail", atteste le lieutenant-colonel Guillaume, commandant du Touraine. "Avec nos réservistes nous pouvons bénéficier d’un personnel déjà qualifié, nous apportant leur expertise dans des domaines très spécifiques, avoir une continuité dans les actions et diminuer la pression opérationnelle sur les équipes en vol et dans les bureaux ».

Ces soutiens permettent ainsi à l’escadron d’augmenter sa capacité de travail et donc d’augmenter son offre de vol au service de l’armée de l’Air et de l’Espace, « c’est une optique gagnant-gagnant », ajoute le lieutenant-colonel.

touraine1Comme dans tout escadron de transport, hors des missions de transport, un temps est consacré à la formation.

Il y a d’une part la formation des personnels navigants. Il peut évidemment s’agir du maintien de compétences des membres de l’escadron, mais aussi de la formation sur A400M de pilotes d’autres escadrons en phase de transformation venus bénéficier de l’expérience de leurs homologues. Ainsi, nous avons volé avec le commandant Fangio aux commandes, pilote de Transall à l’ET 3/61 Poitou venu se former sur Atlas. Et d’autre part, il y a la formation des personnels non navigants, et notamment des réservistes : « Nous avons intégré un seul ab initio. En plus de son travail, il est un vecteur de communication hors de l’AAE auprès des jeunes, et nous sommes en mesure de le former à des tâches dévolues aux membres de l’unité. », précise le commandant du Touraine. 

touraine2Notre pilote et notre commandant de bord partagent l’opinion du lieutenant-colonel Guillaume : « L’escadron aurait du mal à tourner sans les réservistes. Ils font essentiellement du travail de fond, avec un suivi régulier contrairement à nous qui partons beaucoup en mission » affirme le commandant Fangio. Au commandant Ronan, d’ajouter : « La plupart de nos réservistes sont encore bien dans le milieu donc on ne voit pas trop la différence entre active et réserve. Mais pour les personnels navigants ça demande quand même un gros travail de maintien à niveau, ça force l’admiration ».

 

LTT (R) E. Redondo