GENERALITES
La réserve opérationnelle (ROPS) est l’une des deux composantes de la réserve militaire définie par le Code de la défense. Affectés individuellement aux forces d’active, les réservistes opérationnels apportent une contribution essentielle à la satisfaction de leur contrat opérationnel. Ils permettent à la Marine de disposer d’expertises qu'elle ne détient pas en nombre suffisant, de faire face aux pics d’activité et de renforcer les effectifs déployés. Ils sont également les relais de la Marine hors de ses lieux d’implantation naturels (les porte en particulier) pour sensibiliser nos compatriotes aux enjeux maritimes et contribuer au recrutement et à son rayonnement.
La réserve opérationnelle se compose :
- de volontaires qui ont souscrit un engagement à servir dans la réserve (ESR) opérationnelle auprès de l’autorité militaire, dits «réservistes sous ESR».
- d'anciens militaires ayant quitté le service depuis moins de cinq ans et qui sont soumis à l’obligation de disponibilité, dits «disponibles».
Parmi les « disponibles », seuls certains sont volontaires pour servir dans la réserve. Tous sont réservistes opérationnels au terme de la loi pendant cinq années, qu’ils aient ou non signé un ESR. A l’issue de la disponibilité de cinq ans, seuls ceux sous ESR ou ayant été agréés dans la réserve citoyenne garde la qualité et l’appellation de réserviste.
Le Code de la Défense s'applique aux réservistes opérationnels ayant souscrit un ESR.
L'EMPLOI
En cas de crise, les opérations intérieures (OPINT) ou extérieures (OPEX) nécessitent du personnel qualifié et disponible sous faible préavis. Elles font donc appel, au moins initialement, à du personnel d’active. Ce personnel est généralement prélevé dans la structure organique, l'affaiblissant au moment où le taux d'activité des forces nécessite au contraire de la renforcer. Aussi, l’emploi de la réserve est indispensable à toute opération de grande ampleur pour :
- assurer le renforcement des postures de sûreté et en particulier de la protection des points sensibles et des unités ;
- assurer le renforcement de la sauvegarde maritime, incluant les actions de surveillance du littoral et le contrôle naval ;
- remplir des fonctions opérationnelles en état-major, en complément du personnel d'active ;
- renforcer durablement les soutiens spécialisés : logistiques, etc. ;
- assurer la continuité du fonctionnement des structures organiques ou opérationnelles.
Hors temps de crise, outre la préparation aux emplois définis ci-dessus, la réserve opérationnelle permet :
- d’absorber les surcharges d’activité, dans tous les domaines, et permettre ainsi une meilleure optimisation des forces (protection des installations, surveillance estivale du littoral …) ;
- d’apporter des compétences spécifiques ou critiques, par des anciens marins d’active pour des emplois nécessitant une expérience militaire, ou par des réservistes issus de la société civile pour des expertises dont les compétences sont peu représentées dans la marine (juristes, linguistes, spécialistes des communications ou des technologies nouvelles, etc…) ;
- d’assurer le remplacement du personnel des unités opérationnelles qui s’avérerait temporairement indisponible ;
- d’assurer le gardiennage des unités opérationnelles au port base permettant ainsi d’augmenter leur taux de disponibilité opérationnelle.
Concentrée sur les ports militaires et l’Ile de France, la Marine emploie également les réservistes pour contribuer à son rayonnement sur l’ensemble du territoire national. Ils sont ainsi des acteurs importants du recrutement et de la reconversion.
Enfin, des réservistes peuvent apporter des compétences spécifiques à des structures extérieures à la Marine, en particulier dans le domaine du soutien à l’export. Les emplois hors Ministère de la Défense font l’objet de conventions particulières et d’un remboursement des rémunérations par les employeurs.
PERSPECTIVES, MONTEE EN PUISSANCE
Alors que le nouveau Livre blanc et les travaux de la réglementation générale des pouvoirs publics (RGPP) entraînent une réduction des formats des armées, la réserve opérationnelle est plus que jamais nécessaire pour faire face aux missions qui n’ont pas diminué. Ainsi, un nouveau format 2015 de la réserve opérationnel a été défini. Il sera en augmentation sensible par rapport au format actuel.
Actuellement, forte de 4700 réservistes sous engagement à servir (ESR) annuellement, la réserve opérationnelle va poursuivre une croissance tant en effectifs qu’en nombre de jours d’activité pour atteindre en 2015, 7500 emplois à raison de 25 jours d’activité annuelle pour 22 aujourd’hui. Tout en recherchant l’augmentation de la participation des réservistes aux opérations et aux déploiements, la montée en puissance portera essentiellement sur les emplois opérationnels nécessaires au renforcement de protection des installations de la Marine.