201503 Morgue J3-80Des réservistes du service de santé des armées affectés au sein de l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) en renfort lors du crash de l'A320 de la Germanwings. 

Dès l'annonce le 24 mars 2015 du crash de l'A320 près de Seyne-les-Alpes (04), 

le Procureur de la République de Marseille confie à la Gendarmerie Nationale toute la charge de l'enquête. Sans délai, les composantes de cette unité militaire (gendarmerie départementale et mobile, section de recherche des transports aériens, peloton de haute montagne, section aérienne…), placée sous le commandement

du ministre de l'Intérieur, totalisent environ 400 personnels sur site. Parmi eux, plusieurs réservistes de tous grades, de toutes expériences (anciens du contingent ou personnels d'active, étudiants…) et de toutes fonctions (du personnel chargé de missions de surveillance jusqu'au pilote de ligne) sont également engagés.

Pour l’identification des victimes, c'est l'Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale (IRCGN) et plus particulièrement son Unité de Gendarmerie d'Identification des Victimes de Catastrophe (UGIVC) qui est à la manoeuvre. Constituée d'une dizaine de médecins et de dentistes de réserve du Service de Santé des Armées (SSA), tous légistes et experts judiciaires pour la majorité d'entre-eux, ils opèrent régulièrement sur tous les accidents collectifs à travers le monde où un ressortissant français est impliqué, en délaissant sans préavis leur activité professionnelle civile (en CHU au bien en cabinet). Héliportés quelques heures après le drame, par les Pumas de la Base aérienne de Villacoublay, un élément précurseur entreprend dès l'aube du 25 mars, par hélitreuillage et encordé par les "chamoniards" du P.G.H.M., une évaluation complète de la catastrophe. L'arrivée le même jour du plateau criminalistique de crise (PCC – chaîne mortuaire et laboratoire d'analyse ADN mobiles) permet aux premiers corps relevés dès le lendemain du drame d'être examinés avec prélèvement de l'ADN et des empreintes et/ou éléments dentaires, quand cela est possible. Durant les cinq jours suivants, l'examen de très nombreux fragments de corps (en pratique plusieurs milliers) s'effectuera de la même façon (treuillages des personnels puis évacuations des corps héliportées) rendant ce travail déjà particulièrement difficile sur le plan psychologique, ardu sur le plan physique. Le 5 avril, le résultat tant attendu du 150e ADN différencié, après avoir accompli près de 3000 recueils, est annoncé. Dans le même temps au sein du laboratoire de l'IRCGN de Pontoise, une autre équipe (dite ante-mortem) est chargée de recueillir toutes les données médico-odontologiques du vivant des victimes, auprès de leurs familles et de leurs médecins et/ou dentistes traitants. L'objectif étant lors de la future commission internationale d'identification, de soutenir sans aucun doute possible, les éléments de comparaisons afin  de pouvoir affirmer enfin, les identités.

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Survenant quelques mois à peine après le crash du Mali, cette nouvelle mission de l'UGIVC démontre une nouvelle fois la grande réactivité et la qualité professionnelle des réservistes et experts du Service de santé des armées ainsi que ceux de la Gendarmerie nationale avec qui, ils travaillent de pair. Si sa mission principale réside dans l'identification la plus rapide et la plus exhaustive possible des victimes d'un toute catastrophe, il n'en demeure pas moins que sa motivation essentielle est d'atténuer autant que faire se peut, la peine des familles endeuillées. Cet engagement volontaire et citoyen des réservistes opérationnels a été souligné par le Directeur Général de la Gendarmerie Nationale (DGGN) comme un complément indispensable aux forces d'active, sans laquelle celles-ci n'auraient pu remplir avec autant de succès cette mission.