Après l’édition 2023 sur la Base aérienne 113 de Saint-Dizier, c’était au tour de la Base aérienne 133 de Nancy-Ochey d’accueillir le challenge Air Raid du 23 au 26 mai dernier. Cent-trente aviateurs de réserve et d’active ont testé leurs acquis militaires pendant trente-six heures de compétition.
Depuis vingt-cinq ans, Air Raid est devenu un exercice annuel incontournable. Inscrit au livre bleu du programme des activités d’entraînement de l’armée de l’Air et de l’Espace, ce challenge permet de mettre en pratique le savoir-faire militaire des aviateurs et « de réunir les réservistes opérationnels et le personnel d’active afin de repousser leurs limites tout en démontrant l’unité et la solidarité qui caractérisent les forces armées » a souligné le Colonel Olivier FIX, Commandant de la Base aérienne 133 Nancy-Ochey lors de son mot d’accueil. Vingt-six équipes venues des différentes emprises aériennes françaises et du Service de santé des armées ainsi qu’une équipe de la Composante air belge ont participé au raid. Chacune était composée de quatre aviateurs unissant ainsi le personnel d’active et de réserve.
L’esprit d’audace des aviateurs mis à rude épreuve
Le thème de cette édition 2024 d’Air Raid était tout naturellement celui des quatre-vingt-dix ans de l’armée de l’Air et de l’Espace : l’esprit d’audace des aviateurs. Les participants ont dû en démontrer tant leurs aptitudes physiques, mentales et intellectuelles ont été challengées. Dès l’après-midi du vendredi 24 mai, la compétition a démarré par deux courses : la « laser run » de cinq kilomètres avec un tir laser à l’issue puis la « space run », un enchaînement d’ateliers testant la rusticité, l’adresse et la résilience des raideurs. Puis aux alentours de 22h30, les équipes se sont lancées de manière échelonnée à l’assaut de la marche de nuit. Plus de vingt kilomètres à arpenter les forêts de la Base aérienne 133 à l’aide d’une boussole et d’une carte. L’équipe belge s’est particulièrement illustrée durant cet exercice en terminant la course d’orientation nocturne dès 2h du matin. La journée du samedi était, quant à elle, consacrée à la réalisation d’ateliers séparés en deux pôles distincts. Le premier sur base : dix ateliers couvrant un large spectre des savoir-faire militaires. Un parcours d’obstacles, de l’air soft, de la reconnaissance NEDEX, du tir, du TIOR (technique d’intervention opérationnelle rapprochée), de la compréhension orale d’une écoute opérationnelle en anglais type JTAC, du sauvetage au combat, du franchissement de galeries souterraines... Le deuxième pôle d’ateliers se trouvait en dehors de la Base aérienne au Fort Pélissier.
Cet ancien fort militaire perché sur un haut plateau abritait des épreuves faisant appel à l’adresse, la mémoire et au mental des participants comme la tyrolienne, le saut pendulaire de douze mètres de haut dans une fosse, le parcours plongé dans le noir dans les tréfonds de l’enceinte mais aussi des exercices testant les capacités de mémorisation des raideurs. Ce format a été apprécié par les concourants.
« On s’attendait à un raid classique mais la diversité des activités m’a surprise. Evidemment il faut avoir une bonne condition physique mais cela ne fait pas tout. Il y avait beaucoup d’épreuves faisant appel à notre connaissance de l’armée de l’Air et de l’Espace, à notre mémoire et à notre adresse » explique l’aviateur de deuxième classe de réserve Killian affecté sur la Base aérienne 705 de Tours.
Après l’effort vient le réconfort
La compétition a pris fin à 18h dans la journée du samedi 25 mai. Un diner conviant l’ensemble des raideurs et les encadrants de l’exercice était proposé dans la soirée. Le lendemain au matin, place à la cérémonie militaire commandée par le Général de brigade aérienne Frédérick Devanlay, sous-directeur recrutement, réserves et jeunesse (SDRRJ) et Délégué aux réserves de l’armée de l’Air et de l’Espace (DRAAE), sur le taxiway des pistes de la Base aérienne 133. Dans son discours, le DRAAE a tenu à féliciter toutes les parties prenantes de l’exercice : les participants d’active et de réserve, les encadrants, le comité de pilotage d’Air Raid 2024 mais aussi toutes les unités de la base hôtesse mobilisées pour l’évènement (Service de Santé, service des sports, logistique, Gendarmes et Pompiers de l’Air, escadrons). « Votre engagement et votre volonté de dépassement s’inscrivent parfaitement dans les valeurs de cet exercice unique au sein duquel les aviateurs d’active et de réserve sont unis ». Il a ensuite présenté à l’assemblée l’ambitieux projet « Cap réserve Air 2030 » en lien avec l’objectif du doublement de la réserve opérationnelle. Est aussi intervenu le Général de brigade aérienne Arnaud Bourguignon, du CDAOA (Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes) qui a rappelé la nécessité de faire appel à la réserve pour mener à bien les missions de l’armée de l’Air et de l’Espace. Rappelons qu’il avait lui-même accueilli l’édition 2019 d’Air Raid en tant que commandant de la Base aérienne 942 de Lyon-Mont Verdun.
A l’issue, les résultats de cette édition 2024 d’Air Raid ont été annoncés. C’est l’équipe numéro vingt-sept de la Base aérienne 942 de Lyon Mont-Verdun qui remporte la compétition avec un total de 920,30 points sur 1000 points possibles. L’équipe numéro huit (880,81 points) de l’Elément air de Drachenbronn, rattaché à la Base aérienne 133 de Nancy-Ochey et l’équipe numéro vingt-huit de la Base aérienne 942 de Lyon Mont-Verdun (879,1 points) complètent le podium.
Pour l’an prochain, direction la Base aérienne 107 de Villacoublay.
Texte : ASP M.DREHER / armée de l'Air et de l'Espace
Crédit photo : C.PERROTIN et E.REDONDO / armée de l'Air et de l'Espace