La réserve du service de santé : une institution depuis le XIX° siècle

Ce sont les lois de 1872 et 1889 qui ont mis en place les principes de la réserve militaire, principes appliqués au service de santé par la création d’un cadre de complément. On parlera jusqu’en 1923 d’armée de réserve et d’armée territoriale dans lesquelles sont affectés, selon leur âge, les personnels ayant effectué leurs obligations militaires. Ultérieurement, seul le terme de réserve sera utilisé Les réservistes du service (médecins, pharmaciens, officiers d’administration, infirmiers, dentistes à partir de 1918 et vétérinaires à partir de 1978) sont régulièrement convoqués à des exercices ou manœuvres. Au moment des conflits, ils sont mobilisés.

Les officiers et sous-officiers sont formés dans le cadre de pelotons (Elèves Officiers de Réserve, Elèves Sous-Officiers de Réserve) au moment  de leur présence dans l’armée d’active pour l’accomplissement du « service militaire » dès les premières années du XX° siècle. Certains effectueront auparavant volontairement  une préparation militaire (PM) ou préparation militaire supérieure (PMS), créées en 1923.
Cette réserve issue du service militaire durera jusqu’à la suspension du service national obligatoire (et donc de sa forme militaire) en 1997.

Depuis, la réserve militaire, issue d’une loi de 1999, qui se compose de réservistes opérationnels et de réservistes citoyens suppose un volontariat, traduit par la signature d’un contrat d’Engagement à Servir dans la Réserve (ESR).

Les deux guerres mondiales et les réservistes

Au titre du Service de santé, les réservistes ont payé un lourd tribut pendant les deux guerres mondiales, et tout spécialement en 1914-1918:

1914-1918 : Tués au combat : médecins et pharmaciens d’active : 157. Officiers d’administration : 26 - Cadre de complément (réservistes) médecins et pharmaciens : 663. Officiers d’administration : 149- Infirmiers et hommes de troupe du service de santé : 9213.

1939-1945 : Au moment de la mobilisation, 95% des effectifs du service de santé étaient des réservistes

De 1946 à la fin de la conscription

Pendant toute cette période, un certain nombre de  réservistes qui ont été formés pendant leur service militaire, dont la durée variera de 18 mois (prolongés jusqu’à 30 pendant la guerre d’Algérie) à 10 mois, reçoivent ensuite des affectations dans les nombreuses structures sanitaires susceptibles d’être mises sur pied à la mobilisation en cette période de « guerre froide ». Les réservistes médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, officiers d’administration (« OCTASSA » à partir de 1977), vétérinaires (à partir de leur rattachement au service de santé en 1978) suivent alors des périodes d’instruction dans les Ecoles de Perfectionnement .Il en va de même pour les sous-officiers qui sont ensuite rejoints par les réservistes issus  du corps nouvellement crée des Militaires, Infirmiers, Techniciens des Hôpitaux des Armées (MITHA) en 1980.

Un Centre de perfectionnement des cadres d’active et de réserve du service de santé des armées est créé en 1963 dans les locaux du Val-de-Grace à Paris. Une Inspection des Réserves du SSA est créée en 1985.

L’histoire récente de la réserve du service de santé

A la suite notamment des évènements géopolitiques de 1989, la suspension de la conscription par la loi de novembre  1997 entraîne la disparition progressive des dispositifs de formation des réservistes issus de celle-ci. En 1999, la loi du 8 novembre 1999 crée la nouvelle réserve militaire, issue directement de la société civile, régime qui est applicable aujourd’hui.